Phobie du sang

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Phobie du sang ou Hémétophobie

C’est une phobie particulière car c’est la seule qui peut entrainer un évanouissement. Toutes les autres phobies déclenchent le réflexe de fuite avec tachycardie, hyperventilation, cris, agitation et course éperdue.
Elle est déclenchée de manière très précise par la vue de votre sang qui coule hors de votre corps. Ce n’est pas la blessure, ce n’est pas l’arme qui déclenche le malaise vagal, c’est la vue ou l’image mentale du sang qui coule hors du corps, de l’hémorragie.

Un symptôme central : le malaise vagal

De manière caractéristique, le malaise ne se déclenche pas instantanément.

L’infirmière a le temps de préparer son matériel et c’est au fur et à mesure que vous devenez de plus en plus pâle, que vous vous mettez à transpirer à grosses gouttes, à avoir des sueurs froides, nauséeux et à vous sentir de plus en plus faible pour finalement vous affaisser.

Votre pouls est alors imprenable, votre tension artérielle effondrée et vous pouvez être complètement ou partiellement inconscient. Il peut y avoir une perte d’urine, mais ce n’est pas une crise d’épilepsie. C’est un malaise vagal, il est dû à l’hypotension.

Contrairement à toutes les autres phobies, il n’y a habituellement ni angoisse ni affolement. Vous vous sentez simplement de plus en plus faible, jusqu’à perdre conscience, et c’est tout.

Si il y a angoisse, alors elle est secondaire au malaise

Si vous appréhendez l’évanouissement (parce que c’est déjà arrivé), la peur vient avant la prise de sang et vous allez éviter de la faire.

Si vous ne comprenez pas ce qui vous arrive pendant le malaise vagal, la panique vient après le malaise et à cause du malaise.

Ce qui déclenche la panique, ce n’est pas le sang qui sort de votre veine, mais la sensation de perte de contrôle.

La phobie peut être déclenchée par le seul fait d’imaginer le sang qui coule.

Évidemment, vous êtes incapable d’aller donner votre sang, vous appréhendez les bilans sanguin, les examens dentaires, les visites dans les hôpitaux et les cliniques. Par contre les films d’horreur ne vous font rien car ce n’est pas du « vrai sang »

Comme toutes les phobies, c’est un mécanisme de survie et celui-ci vous protège de l’hémorragie. Car en étant allongé sur le sol, la tension artérielle effondrée, vous ne perdrez pratiquement pas de sang. En tous cas, beaucoup moins que si vous vous affoliez.

Cette phobie à un but adaptatif et l’ampleur de la baisse de tension est contrôlée par la panique.

Par exemple, si vous êtes hemetophobe et que votre enfant se blesse à l’arcade sourcilière (c’est sans danger, mais ça saigne beaucoup), vous serez parfaitement capable de le mener aux urgences sous le coup de l’affolement et vous ne vous évanouirez éventuellement que lorsque il sera en sécurité.
Ou vous vous évanouirez directement mais uniquement si quelqu’un d’autre à qui vous faites confiance est présent pour s’occuper de votre enfant.

C’est une phobie génétique, de transmission dominante, et donc en général votre père ou votre mère présente aussi une sensibilité exagérée à la vue du sang. Cette sensibilité peut être moindre que la votre ou ne plus poser problème.

Car c’est une phobie qui se rééduque très bien.