Insomnie

L’insomnie est le plus courant des troubles du sommeil

On estime que 10% de la population adulte souffre d’insomnie chronique, et c’est vraisemblablement sous estimé.

Il y a différents types d’insomnies

Certains insomniaques n’arrivent pas à trouver le sommeil, d’autres se réveillent dans la nuit et ne peuvent plus se rendormir, certains se réveillent trop tôt, et enfin certains ont l’impression qu’ils n’ont pas fermé l’œil de la nuit. En fait, ils sont
restés en sommeil léger toute la nuit.

L’insomnie chronique à toujours un impact négatif sur la qualité de vie.

Ce qui caractérise l’insomnie, ce n’est pas le nombre d’heures de sommeil. Certains d’entres nous, sont des petits dormeurs et 5H ou moins leurs suffisent. Même s’ils dorment peu, ils ne sont pas insomniaques, ils ont simplement besoin de moins de sommeil que les autres. C’est une caractéristique génétique.
Ce qui caractérise l’insomnie, c’est l’impact sur la journée. Un insomniaque est somnolent, irritable, fatigué, a du mal à se concentrer dans la journée, il a des problèmes de mémoire, de motivation, il peut avoir des troubles du comportements, des douleurs musculaires, des céphalées. Il est à risque d’accident de la route ou d’accident de travail.

L’insomnie a des conséquences sur le moral et l’anxiété

Par exemple, si vous avez un trouble de l’humeur comme un trouble bipolaire : manquer de sommeil vous surexcitera et dormir trop vous déprimera.
L’insomnie aggrave aussi les troubles anxieux, en particulier le trouble panique.
Si vous manquez de sommeil et que vous vous sentez fatigué, tout vous paraitra plus dangereux, simplement car vous vous sentirez moins capables de faire face. L’insomnie peut être secondaires à des troubles mentaux, une pathologie ou un traitement médical.

  • Le Trouble Anxieux Généralisé (TAG)
    Si vous souffrez d’un trouble anxieux généralisé, c’est à dire si vous vous faites du soucis tout le temps, alors vous aurez du mal à vous endormir. Il vous faudra vraisemblablement de la musique, ou la TV en fond sonore pour arriver à stopper vos pensées. Vous aurez aussi un sommeil de mauvaise qualité et non réparateur, car même dans votre sommeil vous êtes encore capable de vous faire du souci.
  • Le Trouble Obsessionnel-compulsif (TOC)
    Si vous souffrez de TOC et que vous arrivez encore à travailler. C’est à dire, que vous avez moins de 4 à 5h d’activités compulsives par jour. Il y a de fortes chance pour que vous fassiez vos compulsions (lavages, rangement, vérifications, etc..) le soir quand tout est calme, que vous contrôlez votre environnement, que personne ne vient vous déranger et vous forcer à tout recommencer. Mais vous vous endormez vers 3 ou 4h du matin.
  • Le syndrome post-traumatique (PTSD)
    Si vous avez été traumatisé alors vous risquez de faire des cauchemars chaque nuit. Cela fait partie des symptômes centraux du syndrome post traumatique. Ces cauchemars sont très intenses, vous réveillent, peuvent se reproduirent plusieurs fois par nuit, au point de vous amener à craindre le sommeil.
  • L’épisode dépressif
    Si vous êtes déprimé alors vous connaissez les réveils vers 3 ou 4H du matin et la fatigue et l’angoisse lorsque il faut se lever à 7 ou 8H. Le soir vous tombez de fatigue, mais vous vous réveillez à nouveau au petit matin, toujours à la même heure.
  • les syndromes douloureux
    Les douleurs chroniques et les douleurs inflammatoires sont insomniantes.

Traiter une insomnie chronique

Traiter une insomnie chronique, c’est d’abord faire le diagnostic de cette insomnie.
Ce n’est pas prescrire un somnifère. Cette insomnie est elle primitive ou est elle la conséquence d’un problème psychologique ? Avez vous une bonne hygiène du sommeil ? Avez vous un problème de chronobiologie qui fait que l’endormissement ne survient pas à la bonne heure ? Peut être qu’un traitement que vous prenez dégrade la qualité de votre sommeil ?

La Thérapie comportementale de l’insomnie

Actuellement, le traitement de l’insomnie chronique repose d’abord et avant tout sur la Thérapie comportementale du sommeil ou CBT-i (Cognitive Behavioral Therapy of insomnia). Il s’agit de dépister les facteurs d’insomnie, de traiter ceux qui doivent l’être et de remettre en place les comportements favorisant le sommeil. La thérapie comportementale a montré qu’elle est plus efficace que les traitements médicamenteux pour traiter l’insomnie chronique.

Les traitements médicamenteux

  • Les benzodiazépines
    Les traitements médicamenteux à base de benzodiazépines, qui sont les somnifères les plus courants, entrainent certes une amélioration rapide du sommeil mais il s’installe souvent une dépendance et une accoutumance nécessitant d’augmenter régulièrement les doses. C’est pourquoi l’usage de ces traitements doit être limité dans le temps et uniquement aux insomnies occasionnelles et de courtes durées.
  • Les sédatifs
    Ce sont les médicaments comme les anti-histaminiques, les neuroleptiques, certains antidépresseurs. Ils ont en commun de ne pas entrainer de dépendance physiologique, il n’y a donc pas de sevrage à l’arrêt. Ils n’entraînent pas non plus de tolérance, il n’y a pas besoin d’augmenter les doses dans le temps. Cependant, ils peuvent comme les benzodiazépines entrainer une dépendance psychologique. Vous ne savez plus dormir qu’avec eux. Les sédatifs et les benzodiazépines n’entrainent pas le vrai sommeil. Dans le meilleur des cas, ils vont supprimer un obstacle au sommeil physiologique comme l’hypervigilance anxieuse ou l’activité mentale excessive. Ce qu’ils créent, c’est un coma calme, plutôt que le sommeil, c’est pourquoi, ils n’entrainent pas toujours un sommeil réparateur.
    Enfin si vous avez des apnées du sommeil non appareillées, les benzodiazépines et les sédatifs vont aggraver vos apnées. Votre sommeil, bien que prolongé et durant toute la nuit, sera encore moins réparateur.
  • La mélatonine
    C’est une hormone que nous fabriquons naturellement et qui déclenche (entre autre) la venue du sommeil. Il n’y a pas d’accoutumance, pas de dépendance, pas de toxicité. Son rôle physiologique est d’amener le vrai sommeil. Elle est très utile pour ceux qui souffrent de troubles circadiens mais moins dans le cas d’insomnie chronique. En tous cas, elle n’est pas la réponse à tous les problèmes de sommeil. Elle ne se prend pas comme un somnifère et c’est souvent la cause de l’échec d’un traitement par la mélatonine. En particulier, l’heure de prise de la mélatonine est cruciale pour son action.